Soirée 1

Publié le par mastacheaumexique

Certes ça a pris un certain temps, mais c’est enfin arrivé hier soir : Ma première sortie de nuit avec des amis. Avant de vous raconter le déroulement de l’après-midi/soirée, j’aimerais un peu vous mettre en situation afin que vous compreniez pourquoi ça a pris autant de temps. Tout d’abord, il faut se mettre dans la peau d’un élève lambda. A l’université, les élèves ont le choix de prendre leur cours soit le matin de 7h à 13h, soit le soir de 16h à 22h. La plupart, contrairement à ce que l’on pourrait penser préfère prendre leur cours le matin. En effet, jusqu’à présent, les personnes dont j’ai fait la connaissance n’habitent pas à Mexico même mais dans l’Estado de Mexico, qui est l’état qui borde le nord et l’est du Distrito Federal. Pour certains, il leur faut jusqu’à presque deux heures de bus pour aller à l’école. On comprend alors très vite le nombre de personnes qui s’allonge dans l’herbe du campus pour faire une sieste d’une part, et d’autre part qu’il leur est difficile de pouvoir sortir dans la ville le soir pour ensuite rentrer chez eux. Même si il y a des bus jusqu’à très tard, ils ne roulent pas toute la nuit. Et lorsqu’on s’est levé à 4h du matin, il est tout de même assez difficile de faire la fête jusqu’au départ des prochains bus le lendemain matin.

               A cela, il faut rajouter que beaucoup d’élève profitent d’avoir l’après-midi de libre pour travailler à mi-temps, dans des jobs étudiants. Six heures de cours le matin cumulées à six autres heures de travail quelques fois pénibles, on comprend aussi qu’ils ne soient pas trop d’humeur à sortir. Il faut savoir aussi que malheureusement, beaucoup d’élèves n’ont guère plus d’argent que celui nécessaire pour aller et retourner à l’école et se privent d’un casse-croute à l’école car cela coute plus cher que de manger à la maison.

               L’école dans laquelle je suis, la E.S.I.M.E (escuela superior de ingenieria mecanica y electrica) offre des un parcours d’étude très populaire. L’inscription à l’université est très peu couteuse (250$ME pour l’année soit 15€) et l’embauche à la sortie est très variée. Contrairement à la France, obtenir son diplôme d’ingénieur n’assure absolument pas un travail d’ingénieur à la sortie. De plus, même si l’on suppose l’université gratuite, les gens qui ont très peu de moyen réussissent moins que les autres. En effet pour prendre des cours de langue par exemple, il faut payer en plus.Cela permet de valoriser un peu plus le diplôme si l’on parle anglais et français par exemple.  Le matériel d’électronique pour les travaux pratiques n’est pas fourni non plus. Je suis actuellement un cours de microcontroleur. Il nous a fallu par groupe de 3 acheter notre propre circuit intégré au prix de 1170 Pesos. Cela peut représenter beaucoup pour une famille dont seul le père travaille et est rémunérer à hauteur du salaire minimum qui est ici de 600 Pesos par semaine. Mais c’est aussi l’occasion de voir le Mexique se serrer  un peu les coudes. Ceux qui peuvent se le permettre paye une part plus importante du composant voir l’intégralité pour ne pas pénaliser les autres.

               Pour toutes ces raisons, les gens qui peuvent se permettre de sortir ainsi ne sont pas si nombreux.

 

               Pour en revenir à ma sortie de la veille, des amis de mon groupe de 7ème semestre m’emmène dans un bar pour boire des coups et entamer comme il faut le week-end. L’ambiance est au rendez-vous, comme le bar est relativement proche du campus, des dizaines d’étudiants sont déjà installés, avec de grands verres de bière devant eux, jouant au carte, fumant, rigolant et parlant très fort. Nous décidons de monter l’escalier qui nous conduit sur le toit du bar aménagé en terrasse, couvert par de grandes tentures jaunes. Le serveur s’approche et nous recommande de ne se servir que deux tables, car le service à chaque table coute 10 Pesos. Il prend notre commande. Les mexicains boivent généralement de la bière comme en témoigne les publicités pour la Corona Extra présent aux quatre coins de la ville. Je décide de commencer par une bière aromatisée à la mangue. Lorsque la commande arrive je reste coi (j’aime bien ce mot et il n’est pas facile à placer). Les verres mesurent un litre pour seulement 40 Pesos soit le prix d’un demi en France. Mexico… muy barato ! Autre surprise, en plus de mettre du jus de mangue pour aromatiser ma bière j’ai aussi eu le droit au piment. Il faut savoir une chose sur le Mexique. Si dans chaque aliment, il n’y a pas au moins ou du piment ou du sel et du citron, je ne pense pas que les mexicains  considèrent cet aliment comestible. Bref, je porte le verre à mes lèvres et commence à boire. La bière est franche, sucrée, on sent bien le gout de la mangue, et cette petite touche épicée qui relève le tout, vraiment pas de quoi se plaindre.                Pendant que les verres se vident, la conversation va bon train. Mes amis sont très curieux de notre mode de vie en France, ce que nous aimons, manger … Mais ce qui les intéresse surtout, c’est mon opinion sur le Mexique. Jusqu’à présent, toutes les personnes à qui j’ai dit que j’étais français m’ont posé la même question : « qué piensas de aqui ? ». L’après-midi s’étire, nous commandons une deuxième tournée, la conversation se fait de plus en plus sérieuse. Nous discutons du futur des étudiants de l’école, des situations plus ou moins facile de chacun, de l’inégalité des chances dans les études (encore plus marquée que ce que l’on peut connaitre en France). Vers  21h après quelques 6 heures passer dans le bar, nous décidons de bouger. En se dirigeant vers l’école, nous trouvons, un restaurant, muni d’un juke-box, ambiance, tamisée rouge, musique salsa, beaucoup de jeunes qui dansent. Nous entrons et prenons une dernière bière. Alors que je savourais une corona extra sans piment, sans sel ni citron, je me fis tirer de ma chaise par la fille de notre petit groupe qui voulait savoir comment les français dansait la salsa et d’autres danses populaires. Je pense qu’après 20 minutes d’humiliation, je n’ai pas failli à la réputation qui dit que les blancs n’ont pas vraiment le sens du rythme. Mais bon, je suis là pour un an, je pense que ça devrait être suffisant pour que en fin de séjour, je puisse danser convenablement (apparemment c’est obligatoire si l’on veut rester sur le territoire mexicain) sans le faire remarquer par tout le monde. Bref, pour une première soirée, je n’ai vraiment pas été deçu, et ce n’est que le début…

Publié dans Evenement

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
J
<br /> Les photos ! Les photos ! Comme dit tiboziflé, un plaisir de te lire mon poto ! plein de love from les vauges<br /> <br /> <br />
Répondre
T
<br /> Toujours un vrai plaisir de te lire mon gros. Prends soin de toi.<br /> <br /> Bises chico<br /> <br /> <br />
Répondre
M
<br /> il faudra que tu nous laisse quelques photos et videos<br /> <br /> <br />
Répondre